Le Nutri-Score a été introduit pour nous aider à faire des choix alimentaires plus éclairés. En un coup d’œil, il classe les produits en fonction de certains critères nutritionnelle grâce à un code couleur et une lettre, de A : vert (meilleur) à E : rouge (moins bon).

Dans cet article je vous explique comment le Nutri-Score est calculé et pourquoi il est nécessaire de l’utiliser avec parcimonie.

Attention je parle dans cet article du nouvel algorithme du Nutri-Score. En effet, depuis janvier 2024, le Nutri-Score a évolué pour intégrer d’autres aspects nutritionnels non pris en compte jusqu’alors.

📅 Attention ! Les industriels ont jusqu’en janvier 2026 pour mettre à jour leurs emballages. En attendant, les anciennes versions du Nutri-Score cohabitent avec les nouvelles, ce qui peut prêter à confusion et créer des incohérences.

Comment est-il calculé ?

Le Nutri-Score est calculé à partir d’un algorithme qui attribue un score global aux aliments en fonction de 100 g ou 100 mL de produit.

Les critères pris en compte

L’algorithme repose sur un système de points qui évalue les « éléments favorables » et les « éléments défavorables » d’un aliment.

✅ « Eléments favorables :

• Présence de fruits, légumes et légumes secs.
• Fibres alimentaires.
• Protéines.

❌ « Eléments défavorables » :

• Calories.
• Sucres.
• Acides gras saturés.
• Sel.

Le calcul du score

1. Les points négatifs sont additionnés.
2. Les points positifs sont soustraits.
3. Le score final place l’aliment sur une échelle de -15 (du meilleur) à +40 (au moins bon).

L’attribution des lettres et couleurs

Le score obtenu est converti en une note de A à E.

Les limites du Nutri-Score

Le Nutri-Score est un indicateur qui reflète une partie de la qualité nutritionnelle d’un produit, mais il ne permet pas d’évaluer sa qualité globale.

✅ Ce que le Nutri-Score prend en compte

✔️ La teneur en nutriments bénéfiques : fibres, protéines, % de fruits, légumes, légumineuses et fruits à coque.

✔️ La quantité de nutriments à limiter : calories, sucres, acides gras saturés, sel.

✔️ La présence de certains édulcorants

❌ Ce que le Nutri-Score ne prend pas en compte

⚠️ Des éléments nutritionnels importants : vitamines, minéraux, polyphénols, qualité des graisses (différence entre oméga-3 et oméga-6, par exemple), types de sucres (distinction entre sucres naturels et sucres libres)

⚠️ Des critères liés à l’origine et la transformation des aliments :

• Méthodes de production (bio, local, agriculture raisonnée, pratiques éthiques)
• Présence d’additifs, d’arômes ou de conservateurs
• Degré de transformation (aliments bruts vs ultra-transformés)

⚠️ Certains édulcorants ne sont pas pris en compte, comme :

• E420 (Sorbitol), E421 (Mannitol), E953 (Isomalt), E968 (Érythritol), etc.

Malheureusement, beaucoup de critères importants ne sont pas pris en compte par le Nutri-Score, ce qui peut conduire à des incohérences dans l’évaluation de certains produits.

Ces lacunes peuvent fausser l’image d’un produit et laisser place à des comparaisons parfois surprenantes.

Par exemple, un produit ultra trasnformé comme l’huile de tournesol peut obtenir un Nutri-Score C, tandis que le beurre ou l’huile de coco sont souvent classés en D ou E.

Pourquoi ? Le Nutri-Score pénalise fortement les acides gras saturés présents en grande quantité dans le beurre et l’huile de coco. Cependant, il ne fait pas de distinction entre les différents types de graisses et ne valorise pas les bienfaits nutritionnels de certaines matières grasses naturelles, comme celles que l’on trouve dans le beurre ou l’huile de coco.

D’autre part, un soda sans sucre peut obtenir le même score qu’un pur jus de fruits.

Pourquoi ? Le Nutri-Score pénalise les sucres (y compris ceux d’origine naturelle), mais ne prend pas suffisamment en compte la présence de certains édulcorants. Pourtant, un jus de fruits offre des vitamines et des antioxydants, alors qu’un soda édulcoré n’apporte rien d’intéressant sur le plan nutritionnel.

Même s’il est évident qu’aucun indicateur ne peut, à lui seul, prendre en compte tous ces critères, cette check-list nous rappelle que le Nutri-Score ne remplace pas une analyse complète de l’aliment.

C’est pourquoi il est primordial de s’informer et de garder un œil critique sur ce que l’on consomme, afin de faire des choix éclairés et responsables.

Conclusion : mieux comprendre pour mieux choisir

Même si l’intention derrière le Nutri-Score est louable : encourager des choix alimentaires plus sains grâce à un système de notation simple et compréhensible. Il présente des limites et n’est pas toujours pertinent, notamment pour certaines catégories de produits, malgré des améliorations de l’algorithme.

Il peut être un repère, mais il ne doit surtout pas être votre seul critère.

Mon conseil : lisez les étiquettes !

✅ Quelques réflexes simples pour mieux choisir vos aliments :

1. Regardez la liste des ingrédients : Plus c’est court, mieux c’est !
2. Évitez les additifs inutiles et les édulcorants.
3. Privilégiez les aliments bruts et naturels : légumes, fruits, viandes non transformées, céréales complètes, huiles vierges pressées à froid…

➡️ Si vous utilisez le Nutri-Score, faites-le principalement pour comparer des produits transformés de la même catégorie (par exemple, deux types de céréales ou deux biscuits). Mais ne l’utilisez pas pour comparer un produit brut, comme un cacao pur type Van Houten avec un cacao instantané sucré comme le Nesquik.

Le Nutri-Score peut être utile pour comparer des produits transformés entre eux, mais il reste trop simpliste pour refléter la qualité globale d’un aliment.

Maintenant que vous comprenez mieux comment le Nutri-Score est calculé, vous êtes en mesure de l’utiliser à bon escient et d’adopter une approche plus critique face à ce système. Vous pourrez ainsi faire des choix plus éclairés en fonction de votre propre cahier des charges.